Bon, je ne suis pas allé au-delà de la page 3, où l'on précise qu'il faudra désormais écrire des essuie-glaces. Rien compris sur les filles qui se sont laissé séduire alors que les keums s'étaient déplu.
Sérieusement, je pense que l'esprit humain est bien adapté à la gestion des exceptions - c'est même une invention humaine. Mais les exceptions d'exceptions, moins déjà.
L'anglais, à côté, c'est une autoroute avec 3 virages signalisés 20 km à l'avance.
Je fais remarquer au distingué auditoire du Brouhaha que le problème (de la non-maîtrise de leur propre langue par les jeunes) est grave, et qu'il s'agit donc de proposer des solutions, quelles qu'elles soient. Le Ne faisons rienisme n'est pas une solution.
Dans un autre domaine, j'étais présent au Stade de France le 6 Octobre 2001, pour entendre un stade entier siffler son propre hymne national. Qu'avons-nous fait depuis 15 ans pour expliquer à nos jeunes qu'ils vivent dans l'un des pays les doux du monde ? Rien. Les Merah, Kouachi et consort en sont la conséquence directe. Nous ne savons plus enseigner notre culture, et le désastre de la "méthode globale" n'est qu'une toute petite partie de l'iceberg.
PS : je pense être le seul ici à avoir fait mes humanités. Je ne suis donc évidemment pas suspect de ne pas aimer ma langue et ses racines. C'est bien parce que j'aime ma culture que je souhaite qu'on l'impose d'une façon plus efficace à nos enfants.
#6081105/02/16 - 17h07 : xsfred
J'applaudis.
+1.
Ces deux-là se sont constitué une solide base de spectateurs en parlant médecine sérieusement mais avec un doigt de recul (sans jeu de mots), et maintenant ils balancent fort. Vive le peuple quand il réfléchit.
Edith : ça y est je comprends : c'est Bigard son grand pote qui a dû protester contre l'exprssion "paquet neutre".
#6081005/02/16 - 15h33 : M
Pourquoi annonce-t-on 14° samedi et 10° dimanche ? Putain de pays.
Moi, chuis pour le président neutre : peu importe le paquet, ça a le même goût.
Ofête, Nomades sera désormais fermé le dimanche, sauf le guichet de location de rolaires.
#6080905/02/16 - 15h27 : M
Finkelkraut s'est-il retourné dans sa tombe... euh, dans son académie ?
#6080805/02/16 - 13h04 : steph
A propos de Marina, y'en a une autre qui n'est pas contente. J'applaudis.
#6080705/02/16 - 11h18 : Zorglub
Courriel souffre d'un défaut majeur : l'expression "adresse mail" est bien plus agréable à prononcer que "adresse courriel"
Bien vu mais mél est d'une laideur rédhibitoire.
On peut imaginer que courriel en vienne à désigner selon les contextes le message ou l'adresse. On dit déjà : "donne moi ton mail" pour "donne moi ton adresse mail".
Autre solution déjà amorcée : employer adresse électronique.
#6080605/02/16 - 10h53 : Mauvaisours
langue
Je plussoie l'avis de Z.
Note : Courriel souffre d'un défaut majeur : l'expression "adresse mail" est bien plus agréable à prononcer que "adresse courriel", voire "adresse de courriel". A partir de là, je ne donne pas cher de sa peau, même si j'aime beaucoup le mot. Du coup, je penche pour une évolution de "mail" vers "mél" qui correspondrait à la prononciation générale (alors que "mèl" serait beaucoup plus logique, mais bon, hein, )
"Encre en poudre" : comment remplacer un mot de deux syllabes par une expression à la con. C'est tout à fait symptomatique de l'incompréhension de ces gens là du fonctionnement d'une langue. Un mot existe parce qu'il recouvre une réalité à laquelle les gens sont confrontés et qu'ils ont besoin d'une expression _courte_ pour remplacer la périphrase descriptive existante. Proposer de remplacer un mot par la périphrase d'origine relève de la folie.
#6080505/02/16 - 10h28 : Zorglub
la langue évolue
Cela va de soi mais, sauf chez Orwell, aucun individu, fût-il membre du gouvernement, de l'Académie Française ou de toute autre "autorité légitime" – comme dit notre miinistre – ne décide de cette évolution.
La langue est un patrimoine collectif, chacun, quel que soit son statut, peut proposer des évolutions, des mots nouveaux... mais leur intégration dans la langue ou leur oubli dépendra de l'usage sur lequel nul n'a de prise.
Exemples :
- abracradabrantesque était un apax jusqu'à ce que Chirac le reprenne et d'autres à sa suite ;
- logiciel a été intégré en remplacement de software ;
- courriel va peut-être avoir le même succès mais mail résiste bien ;
- je découvre que France Terme propose de remplacer toner par encre en poudre, dont les chances de succès me paraissent faibles.
#6080405/02/16 - 09h58 : steph
Je suis partagé.
N'ayant jamais été un grand maî(i)tre de l'écriture comment ça vous aviez remarqué ?, j'étais étonnamment plutôt partisan du ''on ne change rien''.
Marina m'a fait remarquer hier soir que la langue est vivante, qu'elle évolue, qu'elle a toujours évolué.
C'est pas faux.
Et cet article va dans le même sens.
Et comme le rappelle Z, le problème orthographique majeur n'est pas là. Bref, une tempête dans un verre d'eau.
Bon, c'est pas tout ça j'ai un n'avion à finir.
#6080305/02/16 - 09h18 : Zorglub
ortograf
Comme l'ont fait remarquer ceux dont l'enseignement de la langue est le métier : le problème orthographique majeur ne réside pas dans les accents circonflexes ou les ph mais dans l'ignorance de la structure de la phrase conduisant à confondre n'ont/non, mangé/manger/mangeai(en)t etc.
D'aucuns, horribles gauchistes, ont par ailleurs relevé que cette simplification orthographique, au moins pour la génération actuelle, fonctionnera comme un marqueur social : faciliter l'apprentissage des moins favorisés les enfermera définitivement dans leur statut.
Il y a deux siècles, on se foutait du tiers comme du quart que le français soit une langue compliquée. Alors qu'aujourd'hui nos universités sont notées par des Chinois, nous découvrons que nous sommes devenus incapables d'enseigner notre propre langue à nos enfants sur un plan national. Il est temps de prendre une décision :
- soit on maintient cette complexité, et on améliore l'enseignement en fonction
- soit on simplifie brutalement notre langue, pour la rendre compétitive avec l'anglais
Sur le fond je n'étais pas favorable à cette décision. Et puis devant le désastre annoncé, il me semble qu'avec quelques bons linguistes, il doit être envisageable d'améliorer notre langue non seulement en la simplifiant, mais aussi en accélérant son évolution - de la linguistique-fiction.